Par Résilience Commune
Suite aux résultats des élections municipales, nous avions publié une tribune dans le JDD appelant à un rassemblement des forces progressistes et humanistes, pour soutenir un projet de société social et écologiste en rupture avec le libéralisme, et travailler collectivement aux prochaines échéances électorales. Nous republions ce texte ici et nous y joignons les nombreuses signatures supplémentaires qui nous ont été envoyé.

Des partisans du printemps Marseillais célèbre la victoire de Michèle Rubirola, (Sipa) Crédits
Considérant que l'écologie est la nouvelle alternative au libéralisme et au conservatisme, des militants des différents mouvements de jeunesse de la gauche appellent leurs partis à s'unir pour les prochaines élections.
Les résultats du second tour des élections municipales confirment que l'écologie est au centre du débat politique et des attentes électorales. La suite est claire : il nous faut prendre le pouvoir. Dans de nombreuses grandes villes les écologistes ont construit des listes d'alliance avec les partis de gauche, devenant les principaux adversaires des libéraux et des conservateurs.
Ce réveil écologique est le fruit de nombreuses étapes marquantes comme le projet de planification écologique de la France Insoumise largement plébiscité en 2017, les nombreuses marches climat ou bien le score inédit des écologistes aux européennes. On constate que l'écologie s'impose peu à peu comme le projet de société majoritaire.
L'écologie reprend et restructure l'imaginaire progressiste et humaniste propre à la gauche
Les résultats des municipales marquent une étape supplémentaire dans la recomposition de l'échiquier politique, actant l'intégration du paradigme écologique par les différentes forces de la gauche. L'écologie, loin d'être une pensée déconnectée de notre histoire politique, reprend et restructure l'imaginaire progressiste et humaniste propre à la gauche ; elle réencastre les luttes sociales dans le système-Terre. L'écologie propose un nouveau modèle de société, qui n'est pas un socialisme amendé d'écologie, ni le modèle libéral productiviste aveugle défendu par l'actuel gouvernement. L'écologie politique considère en premier lieu les ressources finies de notre environnement pour en proposer une utilisation équilibrée et une juste redistribution.
L'enjeu du moment est de consolider la transformation écologique de la gauche, dont EELV est désormais une composante essentielle, en vue de la prise de pouvoir d'une écologie de rupture. La pandémie planétaire et le confinement ont eu un effet de sidération qui en dernière instance conforte la revendication chez le grand nombre d'un changement de paradigme profond. Cette crise creuse la fracture entre celles et ceux qui, la vue courte, ne jurent que par la relance aveugle de la croissance économique, et celles et ceux qui exigent la reconstruction écologique de notre société.
Partout où EELV a gagné, les militant.e.s écologistes sont impliqué.e.s dans des listes de rassemblement avec les forces de gauche. Ainsi que le souligne Simon Persico 'A l'échelon municipal, les écologistes choisissent de s'allier dans plus d'un tiers des cas ; toutes ces alliances de premier tour, sans exception, ont été nouées avec une ou des forces de gauche. Cela a mis les écologistes en position d'être têtes de listes d'alliance dans un nombre record de communes'. Les nombreuses victoires comme celles de Lyon, Strasbourg, Marseille, Bordeaux, Grenoble, Poitiers, Tours, Besançon, ont toutes été obtenues par des listes d'alliances des gauches, des écologistes et des citoyen.ne.s. En dépit des nombreux fronts anti-climat constitués, l'écologie s'est imposée comme une nouvelle alternative au libéralisme et au conservatisme.
Nous notons aussi que la vague verte de ce dimanche 28 juin a été largement portée par les forces de la société civile, qui se sont massivement mobilisées ces dernières années avec une conscience de plus en plus partagée que la lutte contre les inégalités, la contestation du système libéral-capitaliste, et le combat écologique ne faisaient qu'un. Des gilets jaunes aux marches pour le climat jusqu'aux mobilisations contre la réforme des retraites et plus récemment encore les mobilisations contre le racisme et les violences policières, l'appel à un changement de système est désormais majoritaire.
De cette effervescence dans la société civile sont nées d'innombrables listes participatives ou citoyennes. La liste de l'Archipel Citoyen conduite par l'écologiste Antoine Maurice, le Printemps Marseillais de Michèle Rubirola ou encore celle de Poitiers Collectif menée par Léonore Moncond'huy, résultent d'une telle dynamique, qui ont grandement facilité le travail de coopération entre les partis.
Aucun parti n'a le monopole de l'écologie
Il faut se rendre à l'évidence : aucun parti n'a le monopole de l'écologie, aucun parti n'a le monopole de la gauche, aucun parti n'a le monopole de l'opposition, ni de l'insoumission. Aucun parti n'a le monopole de la politique, qui se fait aujourd'hui, plus que jamais, dans la rue, sur les ronds-points, au bas des tours et des barres dans les quartiers populaires, dans les collectifs, les associations, les syndicats…
L'abstention record confirme l'ampleur de la crise démocratique. Le chantier pour revitaliser et relégitimer nos institutions et la connecter aux formes puissantes de mobilisation politique qui émergent aujourd'hui est immense.
De tout cela nous devons tirer des enseignements : les tentations hégémoniques des partis de gauche, historiquement, n'ont mené qu'à des cycles mortifères alternant montée en puissance et descente aux enfers. Il n'y a aucune raison de penser qu'il en serait différemment pour le parti écologiste.
L'enjeu est aujourd'hui de décrisper les identités partisanes et de regarder lucidement notre situation : nous entrons dans la décennie critique, où le changement devient un impératif dont dépend notre survie. La feuille de route est claire : il nous faut prendre le pouvoir. Les conditions de cette prise de pouvoir le sont aussi : nous n'y parviendrons pas éparpillés et divisés, nous n'y parviendrons pas si dominent les rancœurs, les ambitions et les méfiances. Y parvenir sera vain si nous faisons le pari d'une écologie libérale s'accommodant du système.
Nous appelons nos partis respectifs à se parler
Nous, représentant.e.s d'une génération qui vient à la politique pour sauver les conditions d'existence terrestres, nous sentons loin des querelles passées et revendiquons deux choses : une ligne politique claire portant une écologie de rupture, et le dépassement du narcissisme des petites différences qui bien souvent n'est qu'au service des ambitions et des velléités de domination.
D'autres échéances électorales arrivent. Nous appelons à la construction de dynamiques territoriales rassemblant les gauches et les écologistes, en vue des départementales et des régionales, et en préparation de 2022. L'enseignement de ces municipales est qu'il n'y aura pas à choisir entre la gauche et l'écologie. La reconstruction de la gauche se fera par l'écologie. Le travail commun au niveau des partis et avec la société civile doit commencer dès aujourd'hui.
Nous l'avons entamé pendant le confinement avec Résilience Commune qui réunit les mouvements de jeunesse de la gauche écologiste. Nous appelons tous les jeunes se revendiquant d'une écologie de rupture à se mobiliser avec nous, et appelons nos partis respectifs à se parler.
Il y a des murs à faire tomber. Rejoignons-nous!
Les signataires de cette tribune sont des militant.e.s des Jeunes Ecologistes et d'EELV, de Génération.s et des Jeunes Génération.s, de la France Insoumise, du Parti Communiste Français, de la Gauche Républicaine et Socialiste, du Mouvement des Jeunes Socialistes et du Parti Socialiste, ainsi que des militant.e.s de la société civile non affilié.e.s à un parti.
Nous avons choisi délibérément de ne pas mentionner nos appartenances à côté de nos noms, car, sans nier qui nous sommes, nous estimons qu'il est temps de mettre en avant ce que nous avons en commun.
Premiers signataires :
Claire Lejeune
Adrien Sartre
Alice Bosler
Joakim Le Menestrel
Grégoire Verrière
Inès Muriot
Nathan Abou
Zoé Imbert
Hugo Guiraudou
Inès Heeren
César Bouvet
Signataires :
Théo Challande
Lucas Variol
Kerian Berose
Maxime Bongard
Cédric Vuillemot,
Léon Thébault
Etienne Cognet
Pierre Benassaya
Romane Rozencwajg
Rebecca Peyrière
Alexia Delfosse
Aneth Hembert
Emilie Alonso
Tanguy Laugel
Dimitri Biche
Axel Berriaux
Paul Puig
Melvin Richon
Tymothée Bougy
Augustin Lion
Bastua Soimadoune
Margot Belair
Nathan Freret
Paul Van Celst
Thibault Logereau
Dahman Richter
Damien Deville
Pepita Car
Matthieu Ponchel
Edouard Raffin
Sabrina Ben Mokhtar
Paul Bondot
Charles Busnel
Lambert Demma
Thomas Franck
Pierre Friedrich
Mathilde Lagadu
Julien Layan
Camille Menard
Tristan Peglion
Laurent Quenach
Nathan Petit
Arthur Ribolzi
Victor Lepère
Thibaud Eychenne
Joséphine Delpeyrat,
Izar Couillard
Elise Aebischer
Soukaïna Larabi
Céline Jeannesson
Luc Antoine
Sorayah Mechtouh
Adrien Guirimand
Constantin Bacher
Phebie Fontaine
Thomas Vogel
Clément Lanier
Mélissa Oswald
Laetitia Boutrais
Nihal Boutadarharat
Tom Sanmarty
Camille Hachez
Brice Couturier
Théo Lazaveric
Gaspar Drode
Alice de Chivré
Axel Dumont
Quentin Bernier Gravat
Alexis Cadoret
Benjamin Ferrié
Sarah Champagne
Jules Parez
Alexis Cadoret
Ivar Arnesen
Leo Hengebaert
Arthur Beal
William Doré
Hugo Guiraudou
Morgane Gonon
Catfish Tomei
Robin Ehl
Nesrine Mechkar
Tristan Luçon
Maxime Desmazeaud
Signataires suivant la première publication:
Charles Merlin
Jean Ayçoberry
Tom Rouffio
Elodie Guillerme
Jérôme Gleizes
Sylvain Delavergne
Denis Guenneau
Patrick Salez
Damien Carême
David Flacher
Pierre Khalfa
Anne Hessel
Paola Pietrandrea
Stéphane Jeannot
Denis Vicherat
Elodie Perrichon
Raymonde Poncet
Benjamin Joyeux
Jacques Boutault
Karina Perez
Jacques Venjean
Florence Pellissier Combescure
Elisabeth Mauri
Emmanuel de Larminat
Patrick Petit
Gilles Benard
François Lotteau
Annie Lahmer
Aline Mouquet
Gilles Pontlevoy
Sarah Boukraa
Maelig Sipahimalani
Côme Girschig
Hugo Viel
Corentin Consigny
Mathilde Tessier
Eric Berlemont
Romain Olla
Ibrahim Chenouf
Guillaume Martin
Maxime Ollivier
Pauline Rapilly Ferniot
Romaric Thurel
Baptiste Martin
Margot Duvivier
Nicolas Barla
Anthony Tiriet
Marc Meric de Bellefon
Axel Gauvain
Guillaume Rousson
Claude Comet
Maximilien Simon
Thomas Frénéat
Lucas Gautreau
Paul Robin
Joël Sepulcre
Ischem Yatouji
Gérard Blanc
Ilytie Piroit
Marc Pascal
Ulysse Brisset
Julien Chartoire
Justin Peraud
Gaëlle Masson
Thomas Braz
Étienne Boudot
Dylan Guelton
Aurélien Leblay
Denis Louviot
Dominique Chemin
Vincent Dore
Guillaume Fache
Antoine Dupuy
Claire Pinto
Franck Deffarge
Alain Coulombel
Michaël Le Sauce
Bruno Berstel-Da Silva
Corinne Gatineau
Frédérique Supiot
Samuel Mecklenburg
Morgan d’Hellem
Corentin Voiseux
Matthieu Olivier
Claudine Layre
Bastien Chaignard
Marie Luchi
Patrick Meslé
Soline Lemaire
Fanny Tixier
Thibaut Cazal
Julien Armijo
Paul Poulain
Machado da Costa
Joris Sanchez
Marwan Khebichat
Paul Dufournet
Steve Maquaire-Beausoleil
Nicolas Dumans
Anthony Risse
Marc Sendra
Alice Brauns
Sylvie Bertoli
Dan Cohen
Anne Papier
Corentin Vigier
Tristan Bourvon
Francis Poezevara
Roman Clappier
Damien Neel
Ludovic Helbling
Zinedinde Ramdani
Tom Champas
Thierry Avelez
Emmanuel Darah
Pierre Chaligné
Noam Marseille
Pierre Lanquetin
Aziz Barkaoui
Clarence Khaldi
Anthony Guidault
Kevin Guillemin
Mathieu Rambaud